Aline Coiffard

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Interview

Ce mois-ci, votre magazine s’intéresse à un secteur en proie à des difficultés structurelles : manque de personnel, augmentation du coût de l’énergie, mauvaise répartition des événements dans l’année… Après un premier trimestre difficile, l’hôtellerie / restauration en Sarthe espère, avec les beaux jours qui arrivent, voir sa situation s’améliorer. Les explications d’Aline Coiffard, directrice de l’Hôtel de La Pommeraie au Mans depuis 2009 et vice-présidente de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) 72.

             Les clients attendent le dernier moment

             pour avoir le meilleur prix »

Aline Coiffard

Directrice de l’Hôtel de La Pommeraie au Mans

Vice-présidente de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) 72.

Comment se porte le secteur de l’hôtellerie en Sarthe ? 

Sur le département, le marché de l’hôtellerie est un peu en recul en ce début d’année, par rapport à 2023. Non pas en semaine, mais sur les week-ends sans événements. On constate un véritable lien de cause à effet par rapport à l’inflation. Car le nombre d’événements sur ce premier trimestre est sensiblement le même. La fréquentation de loisirs et tourisme pour visiter ou changer d’environnement est en baisse, car cette année les budgets se sont réduits nettement. Les Français vont à l’utile.

Les beaux jours arrivent, une bonne nouvelle pour le secteur ?

Oui, en toute logique. Les séjours de loisirs vont revenir, on a déjà des réservations en ce sens. Sur les séjours sans événements spécifiques, on constate de plus en plus des réservations au dernier moment. Les agendas se remplissent dans la semaine pour le week-end. Cela fait déjà bien 2 ans que la tendance s’est installée. Mais on l’a vraiment remarqué en ce début d’année. Le niveau de fréquentation au Mans est en baisse et les hôtels ont nivelé leurs prix vers le bas. Même des hôtels avec de belles prestations ont cassé les prix. La clientèle s’est adaptée à ce nouveau paradigme et donc les clients attendent le dernier moment pour avoir le meilleur prix.

Quels sont vos principaux enjeux au Mans et en Sarthe ?

On est cruellement en manque de personnels, avec les horaires coupés, le travail le week-end et les jours fériés. C’est le nerf de la guerre. Mais aussi l’énergie, pour supporter cette énorme augmentation des prix, à la fois sur l’électricité et le gaz, multipliés par 2 par rapport à 2023, une année qui était déjà en nette augmentation. Autre difficulté : la simultanéité des événements. Le weekend du 20-21 avril, pendant les 24h du Mans Moto, il y avait aussi un concours d’équitation Harcour. Avec ces deux événements en même temps, on a dû refuser du monde. Cette simultanéité d’événements arrive 2 à 3 fois par an…

Comment surmonter les difficultés en Sarthe ? Des recettes locales ?

On a récemment animé avec la CCI un atelier à destination de nos adhérents, pour les faire travailler sur leurs valeurs d’entreprise, pour retrouver des candidats à nos métiers, qui sont des métiers passion. Les hôteliers et restaurateurs doivent travailler leur marque employeur, car désormais, les candidats contactent les collaborateurs qui ont travaillé à l’intérieur des établissements pour avoir une photo de l’intérieur. Dans notre établissement, on met en avant la valeur familiale, la bonne entente et la solidarité entre collaborateurs. Dans le contexte, ces derniers doivent être adaptables d’une semaine à l’autre, donc on doit nous aussi l’être dans l’autre sens, quand ils demandent des week-ends, quand ils ont des rendez-vous…

               « Les hôteliers et restaurateurs doivent

               travailler sur leurs valeurs d’entreprise. »

Que viennent chercher les touristes dans le département ?

Certains viennent pour la vieille ville, l’Abbaye Royale de l’Épau… Mais on accueille beaucoup de touristes de passage. La ville du Mans œuvre pour faire rester les gens, mais en dehors des événements, les séjours sont de courtes durées. Il y a aussi la vallée du Loir qui travaille sur des circuits, cela se développe un peu. La clientèle business se maintient, mais le planning est différent, avec l’effet du télétravail : le lundi qui était le moment fort des arrivées a changé, c’est le mardi désormais. C’est une vraie tendance constatée par les professionnels hôteliers. Et de façon générale, les étoiles ont peu d’impact sur la fréquentation.

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