Nos jeunes entreprises doivent susciter plus d’intérêt

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En Sarthe, de nombreuses jeunes entreprises innovantes travaillent dans le secteur industriel. Une aubaine pour la réindustrialisation du territoire, mais un manque de considération dénoncé par le coprésident de l’antenne de La French Tech au Mans.

Marc Evenisse CEO de Furion Motorcycles, coprésident de La French Tech Le Mans

Marc Evenisse CEO de Furion Motorcycles, coprésident de La French Tech Le Mans

À quoi ressemble la French Tech en Sarthe ?

L’antenne de La French Tech au Mans organise des ateliers sur le marketing, le storytelling ou le growth hacking. Elle s’investit notamment dans le secteur de la santé et de la nutrition. Environ une trentaine d’entreprises sont impliquées dans la dynamique. La Sarthe regorge d’un potentiel considérable, mais nous devons continuer notre travail de terrain pour sensibiliser les acteurs locaux et les intégrer dans le réseau, notamment ceux travaillant dans des secteurs considérés comme « low tech », tels que l’usinage ou la chaudronnerie. Bien qu’ils soient légitimes, ces acteurs se sentent parfois exclus du réseau, une lacune que le réseau cherche à combler. La French Tech a initialement émergé dans le domaine du numérique et du logiciel, de nombreuses entreprises essentielles pour la relance économique ne se sentent pas concernées, notamment dans le domaine industriel. Ainsi, nous nous efforçons de mettre en avant les sujets liés à l’industrie et aux secteurs secondaires tout en intégrant les nouveaux outils numériques comme l’intelligence artificielle.

La Tech en Sarthe, davantage tournée vers la mobilité ?

Oui, le label Le Mans Tech, qui fédère 70 entreprises, a de son côté focalisé son activité autour des sujets de mobilité. Il organise chaque année l’événement X Mobility, imaginé pour établir des connexions avec des leaders de l’industrie, tels que Yamaha ou Valeo. En début d’année 2024, nous ouvrons la X Mobility Factory : une usine partagée de 4 200 m2 destinée aux entreprises œuvrant dans la Hardtech (industries innovantes, ndlr). Cet espace est dédié à la création de prototypes, tels que des vélos, motos ou voitures, avant de passer à la phase de fabrication si le projet est reconnu.

Quels sont les nouveaux défis qui attendent la French Tech en Sarthe cette année ?

Le défi est le même pour tous. En Sarthe, c’est d’abord obtenir la reconnaissance des pouvoirs publics pour la Hardtech, le secteur secondaire. Nous ne sommes pas assez considérés. Politiquement, les entreprises du logiciel sont choyées car elles peuvent créer des centaines d’emplois très rapidement. Dans l’industrie, ce processus prend du temps, généralement une décennie, mais il crée des emplois plus durables sur le long terme, et non délocalisables. Nos jeunes entreprises doivent susciter plus d’intérêt. Furion, fondée en2019, travaille en partenariat avec l’armée de terre française. Un de nos véhicules a défilé sur les Champs-Élysées avec Anne-Claire Coudray à son bord. Au local, la métropole ne connaissait pas nos activités ! Même lorsque le directeur de la DGA (Direction Générale de l’Armement) est venu nous rencontrer, aucun élu local n’a manifesté d’intérêt pour l’entreprise. Cela doit changer.

Le projet XMOBILITY Factories, un espace convivial situésur Le Mans pour l’industrialisation des start-ups de la mobilité.
Le projet XMOBILITY Factories, un espace convivial situé sur Le Mans pour l’industrialisation des start-ups de la mobilité.

Politiquement, les entreprises du logiciel sont choyées car elles peuvent créer des centaines d’emplois rapidement. 

Vous avez fondé Furion Motorcycles. Comment se présente 2024 pour votre société ?

L’an dernier, nous avons déposé des brevets et établi un partenariat avec un grand groupe industriel pour bénéficier de son expertise technique et potentiellement exploiter les technologies que nous développons. Notre dernier prototype, une moto hybride dotée d’un système de récupération cinétique, devrait être finalisé entre février et mars. Cette innovation repose sur notre expertise en dynamique des véhicules : en déplaçant le poids vers l’avant, nous parvenons à motoriser la roue avant, augmentant considérablement l’efficacité énergétique jusqu’à 5 fois par rapport aux systèmes actuels. Ce marché des deux-roues électriques et hybrides, évalué à 1,4 milliard dans le monde, constitue notre principal secteur d’intervention. Aussi, nous allons produire une première série de 300 véhicules, visant à les homologuer et à les proposer à la vente. Nous développons également notre propre chaîne de traction, ainsi que des moteurs électriques.
Un autre projet d’envergure est notre quad militaire furtif, qui sera présenté à Eurosatory en juin 2024.
Ce véhicule sera testé par le 2e régiment de hussards en début d’année ! •

Propos recueillis par Thomas Moysan

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